Amortissement degressif : comprendre et appliquer cette methode

L’amortissement dégressif est une approche couramment utilisée en comptabilité pour calculer la dépréciation d’un actif. Il se différencie de l’amortissement linéaire par le fait qu’il permet une répartition inégale des charges au fil du temps, avec un taux de dépréciation plus élevé au début de la durée de vie de l’actif. Dans cet article, nous allons explorer la définition, le calcul et un exemple d’amortissement dégressif.

Définition de l’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif est une méthode de dépréciation qui consiste à appliquer un taux fixe sur la valeur résiduelle de l’actif. Ce taux, appelé taux de dégressivité, est généralement supérieur au taux d’amortissement linéaire, ce qui signifie que les charges d’amortissement seront plus importantes durant les premières années de vie de l’actif et diminueront progressivement au fil du temps.

Le principal avantage de cette méthode est qu’elle reflète mieux la perte de valeur réelle de certains biens, comme les véhicules ou le matériel informatique, qui tendent à se déprécier plus rapidement au début de leur utilisation. En revanche, l’amortissement dégressif n’est pas adapté aux actifs dont la valeur se déprécie de manière constante, comme les bâtiments.

Conditions d’application

Pour pouvoir appliquer l’amortissement dégressif, il est nécessaire de respecter certaines conditions. Tout d’abord, la durée d’utilisation prévue du bien doit être supérieure à un an et correspondre à sa durée de vie économique. Ensuite, le bien doit être neuf ou en état neuf au moment de l’acquisition, c’est-à-dire qu’il n’a pas été utilisé précédemment par une autre entreprise.

Calcul de l’amortissement dégressif

Le calcul de l’amortissement dégressif nécessite de déterminer plusieurs éléments :

1. La valeur du bien : Il s’agit du coût d’acquisition, incluant les frais liés à l’achat tels que le transport, les taxes ou encore les frais de montage.

2. Le taux d’amortissement : Exprimez en pourcentage, il représente la part de la valeur du bien qui sera dépréciée chaque année sur la base de sa durée de vie prévue. Par exemple, si l’on estime qu’un véhicule perdra 20% de sa valeur chaque année, son taux d’amortissement sera de 20%.

3. Le coefficient de dégressivité : Il permet de définir le taux de dégressivité à appliquer pour l’amortissement dégressif. Ce coefficient est généralement compris entre 1,5 et 2,5 fois le taux d’amortissement linéaire.

Une fois ces éléments déterminés, on peut calculer l’amortissement dégressif en multipliant la valeur résiduelle du bien par le taux de dégressivité :

Amortissement dégressif = Valeur résiduelle x Taux de dégressivité

Exemple de calcul

Imaginons une entreprise qui acquiert un véhicule pour 50 000€. Ce véhicule a une durée de vie prévue de 5 ans, soit un taux d’amortissement linéaire de 20% (100 / 5). Le coefficient de dégressivité choisi est de 1,5, ce qui donne un taux de dégressivité de 30% (20% x 1,5).

Le premier exercice comptable étant complet, le calcul de l’amortissement dégressif pour cette année sera :

Amortissement dégressif 1ère année = 50 000€ x 30% = 15 000€

La deuxième année, la valeur résiduelle du véhicule sera de 35 000€ (50 000€ – 15 000€). L’amortissement dégressif sera alors :

Amortissement dégressif 2ème année = 35 000€ x 30% = 10 500€

Comparaison avec l’amortissement linéaire

En comparaison, l’amortissement linéaire pour ce même véhicule serait de :

Amortissement linéaire = Valeur du bien / Durée de vie = 50 000€ / 5 = 10 000€ par an pendant 5 ans.

Ainsi, grâce à l’amortissement dégressif, l’entreprise peut déduire un montant plus élevé de charges durant les premières années, ce qui réduit son bénéfice imposable et sa charge fiscale. Néanmoins, il convient de noter que le montant total de la dépréciation sur l’ensemble de la durée de vie du bien restera identique entre les deux méthodes.

Limites et inconvénients de l’amortissement dégressif

Si l’amortissement dégressif présente des avantages pour certaines entreprises et certains types d’actifs, il comporte également quelques limites et inconvénients :

1. Complexité : Le calcul de l’amortissement dégressif est plus complexe que celui de l’amortissement linéaire, notamment en raison du choix du coefficient de dégressivité et de la variation annuelle des charges.

2. Inadapté pour certains biens : Comme mentionné précédemment, l’amortissement dégressif ne convient pas à tous les actifs, en particulier ceux dont la valeur se déprécie de manière constante au fil du temps.

3. Impact sur la trésorerie : En optant pour l’amortissement dégressif, une entreprise peut se retrouver avec des charges d’amortissement importantes durant les premières années, ce qui peut impacter négativement sa trésorerie et son résultat net.

Chaque entreprise doit donc évaluer si l’amortissement dégressif est la méthode la plus adaptée pour ses actifs et prendre en compte les différentes contraintes associées à cette approche.